Nous voyons de plus en plus apparaître dans de nombreux sports, notamment les sports de combat ou de salle, l’apparition de masques « d’altitude » pour travailler avec plus d’intensité et de façon plus difficiles. Sont-ils vraiment efficaces ?

Les masques d’altitude couvrent le visage comme d’autres masques (masques médicaux). Ils couvrent le nez et la bouche. Ils disposent souvent de deux ouvertures destinées à limiter le passage de l’air afin de simuler l’hypoxie. Les constructeurs annoncent entre 1000 et 5000m de simulation d’altitude d’hypoxie.

Sur ce postulat, les masques pourraient améliorer la performance en créant un manque d’oxygène qui serait bénéfique à la performance dans son ensemble.

Premier problème, c’est la pression et non la réduction du débit d’air qui joue le rôle permettant d’améliorer la performance en altitude. La pression diminuant, l’oxygène est proportionnellement aussi présent mais en quantité brute moins présent qu’au niveau de la mer. Cette baisse dans l’approvisionnement en oxygène permet de produire plus d’érythropoïétine (EPO). Cela augmente la production de globules rouges et donc la quantité d’oxygène transportée par le sang donc les performances sont améliorées par extension car l’oxygène est mieux « traité » par le corps si l’on devait résumer.

Lorsque l’on se penche sur les différentes études, qu’elles concernent les masques à hypoxie ou les masques plus généralement, les effets rapportés sont bien moindres qu’annoncés par les vendeurs. Comme rapporté par le Pape info, une équipe du Wisconsin a mené une étude non-randomisée dans laquelle le premier groupe réalisait des séances fractionnées sans masque tandis que le second effectuait toutes les séances avec ce dernier.

De nombreux tests physiques et biologiques étaient menés durant les 6 semaines de l’étude afin de vérifier les progrès. Le groupe portant le masque aura vu légèrement plus de progrès mais ils n’étaient pas associés à l’augmentation de l’EPO ou de l’hémoglobine. Il semblerait que les masques aient surtout renforcé les muscles ventilatoires.

En effet, comme rappelé par le docteur Emilio Herrera, professeur de physiopathologie et expert en hypoxie à l’université du Chili à Santiago dans un article à l’AFP les masques comme conçus actuellement ne peuvent pas générer une hypoxie. Pour cela, il faudrait que le masque « soit hermétiquement collé à notre peau. Ce que limite les masques de protection, c’est l’entrée de molécules plus grandes. »

Les masques ne fournissent donc pas l’effet recherché mais pourquoi pas si la progression semble réelle selon l’étude citée par le Pape. Pour autant d’autres études semblent pointer vers le fait que les masques se résument même à un placebo selon les marques et usagers.

La question qui se pose alors est celle de l’utilité réelle. La priorité est de se demander s’il n’y a pas d’éléments avec une portée plus intéressante pour un investissement parfois moindre : l’entraînement à la chaleur, changer les protocoles d’entraînement, etc.

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